La bobine d'étoiles
Quand l’instant s’étire immuable et notre éternité fade, ce sont nos promesses qui m’oppressent. Elles se faufilent autour de nos langues. Toujours aimer sans jamais oublier d’aimer ce que l’on aime. J’erre dans mes souvenirs et le sabir des sexes, cette bobine de fils qui s’effilent et de filles qui filent. Mais toi seule m’enfile vraiment. La platine s’enroule dans tes yeux de phares blancs et tu supportes mon regard en me suppliant il faut faire attention à ce que l’on dit. Ma bouche d’automate sans homme de sable, l’arène de mes débats d’âme, pose des coups à la minute ou à l’instant. Ma vérité est éphémère comme mon amour, il n’y a que le serment du moment. Là où ta foi te mène et mes émois m’emmènent. Là où tu es et tu seras sans avoir été. Là où je tombe pour être rattrapée.
(Mes échos s’entendent dans les alentours.)
Je crie mes poumons et mes mots, des bourgeons qui s’expulsent en fin de saison, en marge de cette petite vie qui s’inspire et se consumme sans jamais s’enraciner. Ce n’est pas moi qui avance, c’est le sol qui glisse sous mes pieds nus et se déroule. Un tapis de parques amoureuses.
Je ne dompte pas, je compte les circonstances. Elles tracent des toiles fourbes de leurs doigts et langues filantes jamais lassées de désirs honteux elles me mènent d’un bout de pont à mon bout d’abîme.
Mes pas ne font pas de trace, mes yeux n’ont pas de regard, mon âme est sans ardeur. J’incarne la poupée brisée, celle qu’on a déjà rangée.